Schématiquement, il s'agit d'une alternance de phases, avec le plus souvent des dépressions récurrentes, une sensibilité hormonale chez les femmes (depression du post partum, etat depressif franc avant les menstruations), des antécédents familiaux de dépressions, suicides ou tentatives de suicide, un surrisque de conduite addictive ou des troubles anxieux, davantage d'instabilité professionnelle ou conjugale, de tentatives de suicide ou d'hospitalisation. Le début de la maladie survient le plus souvent assez jeune (adolescence ou petite vingtaine) mais est souvent diagnostiqué bien plus tard (autour de 50 ans).
Les phases dépressives sont sévères, avec parfois un excès de sommeil et d'alimentation, quelquefois une trop forte réponse aux antidepresseurs ou trop rapide (perte de l'élan vital, manque d'envie et perte du plaisir, troubles de l'appétit et du sommeil, ralentissement psychomoteur et troubles de la concentration et de la libido).
Les phases maniaques/hypomaniaques (euphorie, agitation, pensées continues avec des associations d'idées, jeux de mots, désinhibition, dépenses d'argent, projets multiples, perte du besoin de sommeil, sentiment de toute puissance voire mégalomanie et persécution) peuvent ne durer que quelques jours et passer inaperçu. Il peut s'agir de formes atténuées et dominées par l'irritabilité, l'insomnie, l'hyperactivite et des projets ambitieux.
Ainsi, les phases d'excitation sont parfois discrètes, banalisées par le sujet concerné ou secondaires à un antidépresseur.
Il existe souvent un retard diagnostique de plusieurs années car les épisodes dépressifs dominent la présentation clinique. On estime ainsi que 25 % des dépressions diagnostiquées comme unipolaires (classiques) sont suivies d'un épisode (hypo)maniaque dans les 9 ans.
La maladie répond bien aux régulateurs de l'humeur qui doivent faire l'objet d'un choix réfléchi selon le profil patient et la polarité dominante. L'hygiène de vie et la connaissance de la maladie sont également centrales dans le processus de rétablissement.
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